Comment augmenter l’afflux sanguin vers la verge ?

Avant de parler des troubles de l’érection, est-il possible d’augmenter l’afflux sanguin vers la verge et ainsi avoir une belle érection ?

“Oui, nous répond le médecin sexologue Gilbert Bou Jaoudé, tout ce qui peut être bénéfique pour le système cardiovasculaire sera aussi bénéfique pour l’érection ! Et c’est logique, quand on sait que les mécanismes de l’érection impliquent un bon système neurologique, des artères en bonne santé et une bonne circulation sanguine.”

Panne sexuelle occasionnelle, passagère ou dysfonction érectile, les difficultés érectiles n’ont pas toutes les mêmes causes : en identifiant l’origine du problème, il sera possible d’agir et favoriser l’érection. 

Tout le monde peut avoir une passe occasionnelle ou une "impuissance" passagère à une période donnée. Et ce n’est pas dramatique ! 

Beaucoup d’ingrédients sont nécessaires pour avoir une bonne érection et les habitudes de vie (hygiène de vie, sommeil, pratique sportive régulière, alimentation etc.) influencent directement la sexualité.

Pour parler de troubles de l’érection, il faut que ces difficultés soient récurrentes depuis au moins 3 mois, avec une impossibilité ou une difficulté à obtenir (ou maintenir) une érection suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant. Cela peut aussi se traduire par une perte d'érection pendant le rapport.

Cette définition n’incorpore donc pas de critères objectifs comme un degré de rigidité ou de durée de l’érection. Et c’est normal, car en réalité, chez certains hommes, une érection qui est un peu moins rigide ou qui dure un peu moins longtemps, ne pose pas de problème pour leur sexualité. 

Et inversement, certains hommes peuvent être gênés par la moindre diminution de la qualité de l’érection. 

En conclusion, on recommande aux hommes de consulter un médecin sexologue en ligne dès lors qu’ils pensent que leur érection n’est pas suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant. 

Si la dysfonction érectile est un symptôme très fréquent, toutes les études montrent que sa prévalence augmente avec l’âge ; même si des hommes jeunes peuvent aussi souffrir de troubles de l’érection (voir notre article problème d'érection à 45 ans que faire ?). 

Hormis ce facteur âge, les causes globales les plus fréquentes des problèmes d’érection sont :

• Un mauvais état de santé général ;

• Le diabète ;

• Une maladie cardiovasculaire (hypertension artérielle, athérosclérose, etc.)  ;

• L’hypertrophie bénigne de la prostate : elle cause indirectement une dysfonction érectile à cause d’éventuels symptômes urinaires ;

• Des troubles psychologiques et psychiatriques ;

• Le tabac ;

• Un dérèglement ou un déficit hormonal (andropause ou autres) ;

• L’effet de certains traitements, comme le traitement du cancer de la prostate ;

• Les suites d’une intervention chirurgicale dans la zone génitale ;

• L’obésité.

Plusieurs études ont par ailleurs mis en évidence l’importance de l’activité physique, de la minceur, d’une faible consommation d’alcool et de tabac dans la diminution des risques de dysfonction érectile. 

L’influence des hormones et des neurotransmetteurs dans la commande centrale de l’érection est en effet très importante. Sous l’effet de l’excitation sexuelle ou d’une stimulation sexuelle (variable d’une personne à une autre), les zones spécifiques du cerveau responsables de la sexualité vont s’activer.

Ensuite, ces zones du cerveau vont envoyer un influ nerveux (comme un petit signal électrique) du cerveau en passant par la moelle épinière jusqu’au pénis.

Donc tout ce qui peut perturber le système nerveux et neurologique, notamment les sécrétions hormonales (dopamine, sérotonine, etc.), peut perturber l’érection :

• Des interactions médicamenteuses peuvent gêner la commande neuro-chimique au niveau du cerveau ; il s’agit principalement des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (antidépresseurs) ou encore des neuroleptiques qui peuvent interagir avec la neurotransmission de la dopamine ;

• Des lésions de la moelle épinière traumatiques ; mais aussi une sclérose en plaques ;

• Des lésions cérébrales : accidents vasculaires ou traumatismes crâniens principalement ;

• Une responsabilité du système nerveux en lien avec un événement de vie personnel traumatisant, parfois professionnel, une anxiété de la performance, des difficultés au sein du couple, une baisse de libido ou encore la conséquence d’une dépression, etc.

Parmi les causes vasculaires de la dysfonction érectile, nous pouvons citer : 

• Une maladie coronaire (maladie qui touche les artères) comme l'athérosclérose ;

• Tous les facteurs de risque d’une maladie coronaire : l’hypertension artérielle, le diabète ou encore le tabagisme ;

• Une prostatectomie (ablation de la prostate) peut dégrader les artères autour, entraînant un défaut d'irrigation en sang responsable des problèmes d’érection.

Pour toutes ces causes, on parle de dysfonction endothéliale. Il est donc important qu’une dysfonction érectile soit diagnostiquée par un médecin car elle est souvent la conséquence d’autres causes organiques.

Un examen cardiologique est souvent nécessaire, afin de vérifier la santé vasculaire d’un patient atteint de troubles de l’érection.

Un dérèglement hormonal ou un déficit en testostérone peut affecter directement la survenue des érections matinales ou nocturnes. Chez l’homme plus âgé, cela pourrait avoir des conséquences comme une dysfonction érectile.

En effet, il semble que les érections matinales ou nocturnes jouent un rôle pour la bonne santé tissulaire du pénis : sans elles, le pénis semble s’abîmer. 

Toutefois, le lien entre un manque de testostérone et une dysfonction érectile est encore peu clair, notamment chez les hommes âgés dont un déficit en testostérone ne cause pas nécessairement de problèmes d’érection. 

Comme nous l’avons déjà dit plus haut, les habitudes de vie influencent directement la sexualité, la libido et donc la qualité des érections. Parmi les gestes simples qui favorisent l’érection, on peut donner ces conseils précis : 

• Le fait d’adopter une alimentation pauvre en sel, en graisses ou en sucres ; 

• Pratiquer une activité sportive ou physique régulière ;

• Perdre du poids ;

• Avoir une bonne qualité de sommeil afin de permettre la régulation des hormones dans notre cerveau ;

• Eviter les sources de stress ou d’anxiété (cela est aussi bénéfique dans la prévention de l'éjaculation précoce) ; en cas de difficultés, il est possible d’être suivi psychologiquement ;

• Supprimer ou réduire sa consommation de tabac et/ou d’alcool ;

• Stimuler naturellement les sécrétions de testostérone en adoptant tous les gestes précédents, mais aussi en s’éloignant des toxiques environnementaux et des perturbateurs endocriniens des grandes villes ; 

Ces gestes simples suffisent à améliorer l'hygiène de vie globale et donc la qualité des érections. Si après 3 mois, vous jugez que votre érection n’est toujours pas satisfaisante, demandez l’aide d’un médecin sexologue en ligne. 

En cas de dysfonction érectile persistante malgré une bonne hygiène de vie, un diagnostic médical est indispensable afin de cerner les causes (physiologiques, organiques, psychologiques, vasculaires, neurologiques, etc.). 

En fonction des causes, des traitements non médicamenteux peuvent être mis en place, comme une prise en charge psychosociale lorsque le couple vit des conflits, des problèmes relationnels et autres difficultés psychologiques.

Évidemment, une psychosexothérapie est là aussi envisageable, notamment pour comprendre les mécanismes de l’érection et connaître les symptômes de la dysfonction érectile. Parmi la prise en charge psychosexologique possible : 

• La thérapie de couple ;

• La thérapie comportementale ;

• L’éducation sexuelle (thérapie orientée sur les connaissances en sexologie) ;

Cette prise en charge psychosexologique a pour principaux objectifs de : 

• Réduire ou supprimer l’angoisse de la performance ;

• Comprendre le contexte qui entoure la sexualité, que l’on soit en couple ou non ;

• Changer la réponse sexuelle ;

• Identifier les blocages ou les résistances.

Certains médicaments ou traitements peuvent également interférer avec la réponse sexuelle et l’érection ; il sera alors possible avec un médecin de changer de posologie ou de médicaments. 

Ce sont les traitements de première intention pour la dysfonction érectile : il s’agit des des traitements oraux et des traitements locaux (injections intracaverneuses).

Tous ces traitements nécessitent une prescription médicale et sont délivrés sur ordonnance en pharmacie.

Les traitements oraux appartiennent à la classe de médicaments appelés les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5). Ils se présentent sous la forme de comprimés et peuvent être pris à la demande ou quotidiennement. 

Les IPDE5 ont pour effet de faciliter l’érection sous l’effet d’une stimulation sexuelle quelconque. Sans excitation, le comprimé ne provoquera donc pas l’érection naturellement. Parmi ces médicaments les plus connus, nous retrouvons : 

• Le Viagra ou le Sildénafil ;

• Le Cialis ou le Tadalafil.

Bon à savoir : se procurer du Tadalafil sans ordonnance est illégal, il en est de même pour les autres traitements ayant pour but de favoriser l'érection. Ainsi acheter du Viagra, du Sildénafil ou du Cialis sans ordonnance est également illégal.

Consultez aussi : Faut-il acheter du Viagra ou du Cialis ?

Ces traitements sont indiqués lorsque les autres traitements (non médicamenteux, IPDE5) n’ont pas fonctionné. A la différence des IPDE5 qui facilitent l’érection, ces injections vont provoquer mécaniquement l’érection : la stimulation sexuelle n’est donc pas indispensable à leur effet. 

Il s’agit : 

1. Des injections intracaverneuses : Caverject ou Alprostadil (Edex) ;
2. Des injections intra-urétrales : Alprostadil (Muse).

Le vacuum (pompe à pénis ou pompe à vide) est un dispositif mécanique qui comprend un cylindre à placer sur la verge jusqu’au pubis : à l’aide du pompe manuelle ou électrique, le patient pourra obtenir l’érection en provoquant une dépression d’air à l’intérieur du cylindre.

Une fois l’érection obtenue, le cylindre doit être retiré et un anneau pénien placé à la base de la verge pour bloquer la circulation sanguine. On peut rester ainsi 20 à 30 min en érection avant de retirer l’anneau pénien. 

Ce dispositif est efficace mais il nécessite un apprentissage et peut être inconfortable à réaliser. 

C’est le traitement de dernière intention lorsque rien avant n’a fonctionné. Il existe plusieurs modèles de prothèses péniennes ou d’implants péniens : semi-rigides, malléables ou gonflables. Cette option thérapeutique est irréversible.

Malgré son efficacité, il est en revanche impossible de retrouver la même verge en érection qu’avant la dysfonction érectile ; et par ailleurs, la prothèse ne permet pas non plus l’érection du gland. On estime que 300 prothèses péniennes sont posées par an, et ce chiffre semble même augmenter. 

Le corps est votre allié ! Prenez-en soin et il vous le rendra bien : offrez lui une alimentation saine, faites-lui faire une activité sportive adaptée, laissez-le se reposer, et il vous donnera en retour, non seulement une bonne érection, mais aussi un bon état de forme général.

Et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre ! De plus, la réalisation d'un bilan de santé complet peut aussi vous permettre de mettre le doigt sur les aspects à travailler.

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