Érection douloureuse : que faire ?

Avoir une érection douloureuse est une expérience dérangeante, parfois inquiétante, mais rarement évoquée. Pourtant, il s’agit d’un symptôme qu’il ne faut pas ignorer. Qu’elle soit passagère ou persistante, une douleur au moment de l’érection peut cacher un trouble sous-jacent nécessitant une prise en charge médicale. Dans cet article, nous vous aidons à mieux comprendre ce phénomène, à identifier ses causes possibles, à adopter les bons réflexes, et à savoir quand consulter.

La douleur lors d'une érection n'est pas normale, mais elle n’est pas systématiquement grave. Il faut d’abord distinguer les douleurs ponctuelles, liées à une irritation, une position inconfortable ou un rapport sexuel intense, des douleurs fréquentes ou persistantes qui nécessitent une évaluation médicale.

Il faut également tenir compte de la durée de l’érection. Une érection qui persiste plus de 4 heures est appelée priapisme, une urgence urologique qui peut entraîner des dommages irréversibles si elle n’est pas traitée à temps.

Voici quelques repères pour vous aider à savoir si vous devez vous inquiéter :

• Douleur isolée, après un rapport sexuel vigoureux : souvent bénigne, elle disparaît en quelques heures.
• Douleurs fréquentes ou systématiques à chaque érection : nécessitent une évaluation médicale.
• Érection prolongée et douloureuse (> 4h) : urgence absolue.
• Présence d'une courbure nouvelle ou de nodules sous la peau : cela peut indiquer une maladie de La Peyronie.

Si la douleur s’installe dans le temps ou revient de manière cyclique, mieux vaut ne pas attendre pour consulter un spécialiste.

Les causes d’une érection douloureuse peuvent être très variées. Elles vont des simples irritations aux pathologies plus complexes comme le priapisme ou la maladie de La Peyronie. Voici les principales :

Il s’agit d’une érection prolongée et douloureuse, non liée à une excitation sexuelle. Elle dure plus de 4 heures et ne disparaît pas malgré l’éjaculation. On distingue :

• Le priapisme ischémique (le plus fréquent) : c’est une stagnation du sang dans les corps caverneux. La douleur augmente progressivement. C’est une urgence médicale.
• Le priapisme non ischémique : lié à une anomalie de circulation sanguine, généralement après un traumatisme. Moins douloureux, mais nécessite aussi un avis médical.

Le priapisme peut survenir :

• Après une injection intracaverneuse pour traiter la dysfonction érectile
• En cas de drépanocytose
• Sous certains médicaments (antidépresseurs, anticoagulants)
• Sans cause identifiable

Cette maladie touche les hommes de plus de 40 ans en majorité. Elle se manifeste par :

• L’apparition de fibroses (ou plaques) dans les tissus érectiles.
• Une courbure du pénis en érection.
• Une douleur à l’érection, surtout au début de la maladie.

La cause n’est pas toujours identifiée, mais elle peut faire suite à un micro-traumatisme mal cicatrisé pendant un rapport.

Une prostatite, une urétrite ou certaines infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent provoquer une inflammation des voies urinaires ou des organes génitaux, rendant l’érection douloureuse. D’autres signes sont souvent présents :

• Brûlures urinaires.
• Écoulement par l’urètre.
• Fièvre.
• Douleur au bas-ventre ou dans les testicules.

Une douleur à l’érection peut apparaître après :

• Un rapport sexuel particulièrement intense.
• Un choc sur le pénis, même mineur.
• Une fracture du pénis (très rare, mais grave), souvent signalée par un craquement, une douleur violente, un gonflement et une perte immédiate de l’érection.

Certains troubles de la circulation ou atteintes nerveuses peuvent perturber l’érection et générer de la douleur, en particulier chez les hommes diabétiques, hypertendus ou ayant subi une intervention chirurgicale dans la zone pelvienne.

Le stress, les troubles anxieux ou une hypervigilance corporelle peuvent augmenter la perception de douleur. Une anxiété de performance peut aussi créer une tension musculaire excessive dans le bassin, source d'inconfort.

La première étape, face à une douleur à l’érection, est de ne pas paniquer. Il est important d’évaluer la durée, l’intensité, le contexte et la fréquence de la douleur pour adopter la bonne réaction.

Il faut se rendre aux urgences immédiatement, sans attendre que la douleur passe d’elle-même. Plus le traitement est précoce, plus les chances de préserver la fonction érectile sont élevées.

Ne tentez pas de :

• Faire passer l’érection par la masturbation.
• Prendre des médicaments sans avis médical.
• Appliquer de la glace de manière prolongée directement sur la peau.

Voici quelques conseils simples à appliquer à la maison :

• Repos sexuel pendant quelques jours.
• Application de froid (poche de glace enroulée dans un linge pendant 10-15 minutes).
• Paracétamol en cas de douleur modérée (évitez les anti-inflammatoires sans avis médical).
• Hydratation et relaxation, surtout en cas de cause liée au stress.

Il est utile de :

• Tenir un journal des douleurs : quand surviennent-elles ? Dans quel contexte ? Leur intensité ?
• Éviter les facteurs aggravants : rapports violents, certaines positions, consommation d’alcool.
• Ne pas interrompre un traitement en cours sans avis médical.

Toute douleur persistante au niveau du pénis ou toute érection anormalement longue mérite une consultation. Voici les situations dans lesquelles consulter un professionnel est indispensable :

• L’érection dure plus de 4 heures (priapisme).
• Vous avez entendu un craquement, suivi d’une douleur aiguë et d’un gonflement (suspicion de fracture).
• La douleur devient intolérable, même au repos.

• Vous ressentez une douleur à chaque érection.
• Vous avez constaté une courbure inhabituelle du pénis.
• Vous présentez des symptômes urinaires ou génitaux associés.
• Vous êtes inquiet de votre vie sexuelle ou que la douleur impacte vos relations.

Un urologue ou un médecin sexologue saura identifier la cause de la douleur et proposer un traitement adapté, qu’il soit médical, chirurgical ou psychothérapeutique.

En conclusion, une érection douloureuse ne doit pas être négligée. Si elle est brève et isolée, elle est souvent bénigne. Mais lorsqu’elle devient fréquente, prolongée ou s’accompagne d’autres symptômes, il est crucial de consulter rapidement.

Le priapisme ou la fracture du pénis sont des urgences. La maladie de La Peyronie, les infections ou les causes psychogènes doivent aussi être prises en charge pour préserver votre confort et votre vie sexuelle.

Vous êtes concerné ? Ne restez pas seul. Prenez rendez-vous dès maintenant avec un médecin ou un sexologue sur charles.co pour bénéficier d’un accompagnement médical confidentiel et personnalisé.