Sondage IFOP : Les hommes et les problèmes d’érection, le grand tabou ?
C’est pour la majorité des hommes ce qui peut leur arriver de pire au cours de leur vie sexuelle : avoir des problèmes d’érection. Même s’ils sont de plus en plus nombreux à être concernés au moins une fois dans leur vie par un trouble de l’érection, ils ne sont toujours pas à l’aise avec ce type de troubles sexuels.
Manque de confiance en soi, remise en cause de sa virilité, faiblesse personnelle, humiliation, les problèmes d’érection sont mal vécus. A tel point qu’ils restent toujours un sujet tabou et difficiles à aborder avec sa/son partenaire ou son médecin.
Quelle est l’ampleur du problème ? Qui est vraiment concerné par des dysfonctions érectiles ? Quels sont les facteurs aggravants ? Comment les hommes justifient-ils leurs troubles sexuels ? C’est ce qu’a voulu savoir Charles.co en demandant à l’IFOP de réaliser une enquête sur les hommes et les problèmes d’érection. Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1957 personnes, représentatif de la population française masculine âgée de 18 ans et plus. Elle a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 24 avril 2019.
- Les troubles de l’érection : un phénomène en constante augmentation
- Troubles de l’érection : quels sont les facteurs aggravants ?
- Dysfonction érectile : un impact psychologique important
- Troubles de l’érection : entre fausses excuses et sujet tabou
- Les différents moyens de remédier aux dysfonctions érectiles
- À propos de Charles.co
Les troubles de l’érection : un phénomène en constante augmentation
L’étude IFOP est sans appel : de plus en plus d’hommes souffrent de dysfonction érectile. En 2019, 61 % des hommes interrogés reconnaissent avoir déjà eu un trouble de l’érection au cours de leur vie. Ce phénomène ne cesse d’augmenter puisqu’ils étaient 44 % en 2005 et 49 % en 2010 à déclarer avoir eu un problème d’érection.
L’étude IFOP révèle aussi que cette mauvaise expérience sexuelle ne date pas d’il y à 10 ans ni même de 5 ans pour les hommes interrogés mais qu’elle est plutôt d’actualité. En effet, plus d’1 homme sur 3 (38 %) reconnaît avoir eu un trouble de l’érection au cours des 12 derniers mois.
Mais quels sont précisément ces troubles sexuels qui affectent une grande majorité d’hommes au cours de leur vie ? Pour 24 % des hommes interrogés, il s’agit d’un manque de fermeté pendant un rapport sexuel, un problème d’érection pour 23 % d’entre eux ou une absence ou une insuffisance de désir sexuel pour 18 %. Mais pour 9 % d’entre eux, ces troubles se manifestent par le fait de ne pas avoir du tout d’érection ou de ne pas réussir à conserver une érection jusqu’à la fin d’un rapport (18 %).
Troubles de l’érection : quels sont les facteurs aggravants ?
Si les hommes de plus de 70 ans sont 40 % à avoir régulièrement des problèmes d’érection, l’âge n’est pas le seul facteur qui les justifie. Selon le sondage IFOP, un stress régulier serait responsable de leur dysfonction érectile ces 12 derniers mois pour 55 % d’entre eux et la prise d’anti-dépresseurs pour 57 % des hommes interrogés. Il nous montre également que 55 % des hommes qui regardent tous les jours ou presque des films ou des vidéos pornographiques et que 45 % des hommes qui regardent des sites d’information via des écrans ont des troubles de l’érection.
Dysfonction érectile : un impact psychologique important
Avoir des troubles de l’érection n’est pas sans conséquences pour les hommes. Comme nous l’explique François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » :
« Les problèmes d’érection sont problématiques dans la mesure où la majorité de la gent masculine a une conception très phallocentrée de la sexualité et du plaisir sexuel masculin : 56 % estiment qu’un rapport sexuel doit impliquer une pénétration pour être pleinement satisfaisant. Notamment chez les jeunes-hommes de moins de 30 ans (64 %). Cela s’explique par le fait que les signes de virilité chez les jeunes-hommes se limitent principalement au sexe et à leur capacité sexuelle, là où les hommes plus matures relativisent plus simplement grâce à leur condition ou leur statut socioprofessionnel ».
Il nous explique aussi :
« Les problèmes de l’érection ont également un impact psychologique et provoquent des complexes liés à l’érection. Ce qui démontre donc l’importance que les hommes accordent à l’érection, puisqu’un problème à ce niveau ou même une absence totale engendre une remise en cause de la masculinité : 2/3 des hommes qui ont souffert récemment de problème d’érection admettent avoir des complexes sur le fait d’avoir un sexe ferme durant tout un rapport, de parvenir à conserver leur sexe en érection jusqu’à la fin d’un rapport ou simplement d’avoir une érection ».
Avoir des troubles de l’érection, c’est aussi avoir un manque de confiance en soi sur la taille de son sexe par exemple. Les hommes ayant des troubles de l’érection sont en effet deux fois plus nombreux (42 %) à être complexés sur la taille de leur sexe.
Troubles de l’érection : entre fausses excuses et sujet tabou
Les troubles de l’érection sont toujours un sujet tabou en 2019. Les hommes qui en souffrent ne sont en effet pas toujours disposés à en parler, que cela soit à leur partenaire ou à un professionnel de santé. Ils sont toujours passifs face à leur dysfonction érectile puisque seulement ¼ des hommes qui en souffrent en ont déjà parlé à quelqu‘un et seulement ¼ ont déjà consulté un professionnel de santé. Le pourcentage des hommes n’ayant jamais consulté est important puisqu’il est de 72 %.
Il est toujours autant difficile pour les hommes d’aborder le sujet avec leur partenaire. Et plutôt que d’en parler, ils préfèrent inventer de fausses excuses. 1 homme sur 3 reconnaît avoir déjà donné une fausse excuse pour éviter un rapport sexuel. Les jeunes de moins de 30 ans sont quant à eux 60 % à inventer une excuse plutôt que d’admettre qu’il y a un problème plus profond. Mais quelles sont ces excuses ? Dans le Top 5 des excuses citées par les hommes on trouve la fatigue physique mais également le stress, l’excès de nourriture ou d’alcool mais également le mal de tête ou la proximité avec d’autres personnes. Les hommes préfèrent donc mettre en avant un problème physique plutôt qu’un problème psychologique car selon eux, cela remet moins en cause leur virilité.
Les différents moyens de remédier aux dysfonctions érectiles
Ils sont 66 % à avoir déjà eu recours à au moins un mode de stimulation afin d’avoir une érection plus forte ou plus longue. Il peut s’agir de vidéos ou images pornographiques (62 %) mais également le fait de repenser à des rapports sexuels précédents (59 %), de prendre de l’alcool (24 %), des médicaments améliorant l’érection (38 %) ou des produits aphrodisiaques (17 %).
Concernant la prise de médicaments pour améliorer l’érection, ils sont 29 % de plus de 70 ans et plus à reconnaître y avoir eu recours, 30 % des travailleurs indépendants et 34 % des consommateurs d’anti-dépresseurs. Pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux à opter pour la prise de médicaments contre les troubles de l’érection ? Souvent par manque de confiance, de fiabilité ou de sécurité de ce type de médicaments achetés le plus souvent sur internet. Ils sont en effet 39 % à craindre d’éventuels effets secondaires, 20 % à être freinés par le prix de ces médicaments et 18 % à ne pas oser en parler avec leur médecin. Il y a bien sûr également la gêne provoquée par l’achat de ce type de médicaments chez son pharmacien pour 15 % des personnes interrogées.
À propos de Charles.co
Charles.co est une plateforme de santé dédiée aux hommes. Créée en Avril 2019 par Simon Burellier et Olivier Algoud, la plateforme Charles.co intègre information, téléconsultation avec un médecin spécialiste et livraison à domicile de traitements depuis des pharmacies pour aider les hommes à résoudre leurs problèmes de santé sexuelle en toute confidentialité et sécurité.
Vous pouvez retrouver l’interview complète de l’expert Ifop François Kraus, l’infographie ainsi que l’enquête réalisée par l’Ifop dans son intégralité :