Helicobacter pylori et prise de poids : y a-t-il un lien ?

✓ Contenu validé par les médecins du comité scientifique de Charles.

L’Helicobacter pylori, cette bactérie courante présente dans l'estomac, est connue pour causer des troubles digestifs, mais son rôle dans la prise de poids reste peu abordé. Existe-t-il un lien entre cette infection et les variations de poids ? Cet article explore les possibles relations entre cette bactérie et le poids corporel.

Helicobacter pylori, souvent abrégée en H. pylori, est une bactérie qui colonise la muqueuse de l’estomac. Elle affecte environ 50 % de la population mondiale et sa transmission se fait principalement par voie orale, notamment à travers :

• La consommation d’eau ou de nourriture contaminée.
• Les contacts rapprochés (par exemple, lors des baisers ou du partage de vaisselle).

Une fois dans l'estomac, cette bactérie peut survivre grâce à une enzyme qui neutralise l’acidité gastrique. Elle provoque ainsi une inflammation chronique qui peut entraîner des ulcères, des gastrites et, dans de rares cas, des cancers gastriques. Mais quel rôle joue-t-elle dans la gestion du poids ? Les chercheurs ont émis plusieurs hypothèses sur le lien entre H. pylori et les fluctuations de poids.

Sur le même sujet : le Météoxane fait-il maigrir ?

Bien que l’on associe souvent H. pylori à des symptômes de perte de poids (dûs à une mauvaise absorption des nutriments et une sensation de satiété précoce), certaines études suggèrent qu’elle pourrait également favoriser la prise de poids dans certains cas. Comment cela est-il possible ?

Les mécanismes suggérés sont les suivants :

• Perturbation de la flore intestinale : H. pylori peut modifier l'équilibre de la flore intestinale, ce qui influence la digestion et l’absorption des nutriments.
• Modification des hormones de la faim : la bactérie affecte la production de certaines hormones, comme la ghréline et la leptine. La ghréline est une hormone qui stimule l’appétit, tandis que la leptine signale au cerveau que le corps est rassasié. En modifiant ces hormones, H. pylori peut provoquer des variations dans la sensation de faim et dans la gestion de l'appétit.

Les recherches restent limitées et toutes les études ne convergent pas sur une conclusion ferme. Cependant, il est clair que la présence d'H. pylori influence plusieurs mécanismes métaboliques et une éradication de la bactérie pourrait, chez certains patients, entraîner une augmentation de l’appétit et donc un risque de prise de poids.

Vous souhaitez perdre du poids durablement ? Consultez dès maintenant un médecin nutritionniste pour trouver le meilleur plan de traitement pour vous.

Après un traitement antibiotique visant à éliminer H. pylori, de nombreux patients rapportent un changement dans leurs habitudes alimentaires et parfois une prise de poids. Cette prise de poids post-traitement pourrait être due à plusieurs facteurs :

• Retour de l’appétit : en réduisant les symptômes gastriques, comme les douleurs ou la satiété précoce, les patients retrouvent une sensation de faim normale, ce qui peut entraîner une augmentation de l'apport calorique.
• Modification hormonale : après éradication de la bactérie, les niveaux de ghréline (hormone de la faim) augmentent, ce qui peut conduire à une consommation plus importante de nourriture.

L’éradication d'H. pylori n’entraîne pas systématiquement une prise de poids, mais il est important de noter que la faim augmente souvent après le traitement, d’où la nécessité de surveiller ses habitudes alimentaires pour éviter un gain de poids excessif.

Pour les patients qui ont suivi un traitement contre H. pylori, il est essentiel de prendre des précautions pour éviter une prise de poids. Voici quelques conseils utiles :

1. Adopter une alimentation équilibrée : privilégiez les aliments riches en fibres, comme les légumes, les fruits et les céréales complètes, qui aident à se sentir rassasié plus longtemps.
2. Contrôler les portions : il est important de rester attentif à la taille des portions pour éviter une surconsommation, surtout lorsque l'appétit augmente après le traitement.
3. Pratiquer une activité physique régulière : l’exercice contribue à maintenir un poids stable, en plus d’améliorer le bien-être général.
4. Surveiller les habitudes alimentaires : tenir un journal alimentaire peut aider à identifier les déclencheurs d’une surconsommation et à corriger les comportements alimentaires.

Un suivi médical, notamment avec un nutritionniste ou un diététicien, peut aider à adapter l’alimentation après un traitement pour H. pylori et à maintenir un poids stable.

Si vous ressentez des symptômes tels que des douleurs abdominales, des nausées ou des problèmes digestifs associés à des variations de poids inexpliquées, il est conseillé de consulter un médecin. En particulier, un diagnostic d'H. pylori peut être posé par :

• Une analyse de sang pour détecter les anticorps anti-H. pylori.
• Un test respiratoire à l'urée pour mesurer la présence de la bactérie dans l’estomac.
• Une endoscopie pour examiner directement la paroi de l’estomac et effectuer des biopsies si nécessaire.

Une prise en charge précoce permet de limiter les complications associées à cette bactérie, y compris les fluctuations de poids. N'hésitez pas à vous informer auprès de votre médecin sur les meilleures stratégies pour maintenir un poids stable après un traitement.

En conclusion, bien que le lien entre Helicobacter pylori et la prise de poids soit complexe, il est possible que cette bactérie influence les hormones de la faim et les comportements alimentaires. Si vous souhaitez en savoir plus sur les effets de cette bactérie et bénéficier d'un accompagnement personnalisé, consultez un nutritionniste.

Vous souhaitez perdre du poids durablement ? Consultez dès maintenant un médecin nutritionniste pour trouver le meilleur plan de traitement pour vous.