Éjaculation : fonctionnement, orgasme et comment la retarder

L’éjaculation chez l’homme correspond à l’expulsion du sperme par le pénis. Souvent associée à l’orgasme, il s’agit pourtant de deux phénomènes bien distincts. Alors, comment fonctionne l’éjaculation ? Une femme peut-elle tomber enceinte sans éjaculation ? Peut-on éviter l’éjaculation précoce ? On vous dit tout !

L’éjaculation masculine se définit par l’expulsion de sperme par la verge. Ce phénomène physiologique se produit généralement lors d’un rapport sexuel ou d’une masturbation, en cas de stimulation pénienne.

Physiologiquement, le pénis est en érection et l’excitation sexuelle est à son paroxysme. L’éjaculation se produit alors lorsque les muscles du périnée, de l’urètre et de l’appareil génital interne se contractent pour expulser l’éjaculat. Ce moment coïncide souvent avec la survenue de l’orgasme masculin.

La prostate, les vésicules séminales et les testicules, elles, participent à l’émission du sperme en amont. D’ailleurs, le liquide expulsé lors de l’éjaculation se compose de spermatozoïdes, de liquide séminal et de liquide prostatique.

Il est possible de retarder l’éjaculation. Si ce phénomène est un réflexe qui, par définition, ne se contrôle pas, il est possible d’agir sur l’excitation afin de repousser le moment fatidique. Cela est utile pour les éjaculateurs précoces. Grâce à une sexothérapie ou à l’utilisation de produits pharmaceutiques (Priligy, Fortacin, antidépresseurs), il est possible de soigner l’éjaculation précoce.

D’ailleurs, certains hommes souffrent d'éjaculation précoce. Éjaculation prématurée, éjaculation retardée, éjaculation douloureuse… Toutes ces situations justifient une consultation chez un urologue ou un sexologue.

Enfin, sachez que l’éjaculation féminine existe ! Certaines femmes possèdent une toute petite glande similaire à la prostate, les glandes de Skene, qui leur permet d’éjaculer. Le liquide expulsé est alors de faible quantité (un millilitre maximum) et passe souvent inaperçu. Ce phénomène est donc à distinguer de la “femme fontaine” (le liquide provient de la vessie).

Le volume de l’éjaculation varie d’un individu à l’autre. Généralement, il se situe aux alentours de 6 mL. En-dessous de 1,5 mL, on parle d’hypospermie.

Certains hommes souhaitent avoir une éjaculation abondante car ils pensent que ce facteur est lié à l’intensité de l’orgasme. Il est important de dire que cela est faux ! Le volume de liquide expulsé ne détermine en rien l’intensité du plaisir. Ainsi, une éjaculation puissante et abondante ne permet pas d’apprécier davantage sa vie sexuelle.

De plus, il n’est pas réellement possible d’augmenter la production de sperme. Toutefois, nous savons que le taux de testostérone influe sur la production de sperme. S’il ne peut pas l’accroitre, il peut la diminuer ! C’est ce qui arrive par exemple lors de l’andropause, lorsqu’un déficit en testostérone survient.

Par ailleurs, en cas de rapport sexuel peu fréquent, il y a plus de chances que l’homme ait une grosse éjaculation. A contrario, en cas d’activité sexuelle fréquente, il est possible d’observer une petite éjaculation.

Oui, en cas de pénétration vaginale non protégée, le risque zéro n’existe pas !

Nous le savons tous, il y a un risque de grossesse en cas d’éjaculation interne. Mais saviez-vous que même sans éjaculation ce risque est présent ?

Avant l’expulsion du sperme, le pénis émet le liquide pré-séminal. Celui-ci n’est pas censé contenir de spermatozoïdes mais il est possible qu’il en amène lors de son passage dans l’urètre, particulièrement si vous avez éjaculé il y a peu sans uriner entre-temps.

En cela, bien que le risque soit minime, il est tout de même possible que votre partenaire tombe enceinte. Cela signifie également que la méthode du retrait, aussi appelée coït interrompu ou éjaculation externe, n’est pas un moyen de contraception fiable. Il vaut mieux se diriger vers les préservatifs.

Enfin, on ne peut pas écarter le risque d’éjaculation accidentelle à l’intérieur du vagin. Comme nous le disions, l’éjaculation est un réflexe et, parfois, cela va trop vite et l’homme se retire trop tardivement.

Profitons en également pour rappeler qu’un rapport sexuel non protégé vous expose à une grossesse non désirée, mais aussi à des infections sexuellement transmissibles comme la chlamydia, le VIH, l’hépatite B, la trichomonase, etc.

Il est en effet possible d’avoir un orgasme sans éjaculer. Ces deux phénomènes sont indépendants l’un de l’autre, bien qu’ils surviennent généralement en simultané. L’orgasme est cérébral alors que l’éjaculation masculine, elle, est très mécanique.

Par exemple, les hommes souffrant d’un problème d’éjaculation peuvent parfois avoir un orgasme sans éjaculer, ou sans expulsion de sperme tout du moins. C’est le cas des hommes atteints d’anéjaculation, d’éjaculation rétrograde ou encore d’aspermie. On rencontre aussi ce cas de figure après une prostatectomie (ablation de la prostate suite à un cancer de la prostate).

L’injaculation est souvent sans conséquence sur la santé. Précisons que cela peut toutefois entraîner une infertilité masculine.

Il existe également des cas d’anorgasmie. L’homme éjacule normalement, mais il ne ressent pas le plaisir intense associé à l’orgasme masculin.

Bon à savoir : la vasectomie n’empêche pas d’éjaculer. Elle permet simplement d’empêcher le passage des spermatozoïdes dans le sperme en bloquant les canaux déférents.

Enfin, rappelons que l’orgasme et l’éjaculation ne sont pas conditionnés par la stimulation pénienne. Il existe notamment l’orgasme prostatique. Celui-ci survient lors d’un massage prostatique, c’est-à-dire une stimulation de la prostate par voie rectale.

La prostate est un puissant centre de plaisir sexuel. Sa stimulation lors des rapports sexuels peut provoquer un orgasme encore plus fort que celui donné par la stimulation pénienne, qui s’accompagne parfois d’une éjaculation.

Retarder l'éjaculation est souvent un objectif pour ceux qui souhaitent prolonger le plaisir sexuel et améliorer l'intimité avec leur partenaire. Voici quelques stratégies pour aider à éjaculer moins vite :

• Techniques de respiration et de relaxation : apprendre à contrôler sa respiration et à se détendre peut réduire l'anxiété liée à la performance sexuelle, aidant ainsi à retarder l'éjaculation.
• La technique de compression : au moment où vous sentez que vous approchez de l'éjaculation, serrez fermement la base du pénis pendant quelques secondes pour réduire la sensation d'excitation. On appelle aussi cela la technique du squeeze.
• L'exercice du muscle PC : renforcer le muscle pubococcygien (PC), aussi appelé muscle pelvien, par des exercices de contraction et de relâchement peut aider à mieux contrôler l'éjaculation. Pour ce faire, les exercices de Kegel sont parfaitement adaptés.
• La technique du stop-and-go : lorsque vous vous approchez de l'orgasme, arrêtez-vous complètement ou ralentissez le rythme jusqu'à ce que l'envie d'éjaculer diminue, puis reprenez.
• La distraction : en se concentrant sur autre chose que les sensations sexuelles immédiates, comme penser à quelque chose de non-sexuel, on peut retarder l'éjaculation.
• Utilisation de préservatifs retardants : les préservatifs épais peuvent réduire la sensibilité du pénis, aidant ainsi à retarder l'éjaculation.

Il est important de noter que chaque personne est différente, donc certaines techniques peuvent fonctionner mieux que d'autres. L'expérimentation et la pratique avec différentes méthodes peuvent être nécessaires pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous. Si les problèmes d'éjaculation précoce persistent, il peut être utile de consulter un médecin afin d'explorer d'autres solutions, notamment médicamenteuses.

Vous savez désormais comment fonctionne l’éjaculation. Vous avez des questions en rapport avec la sexualité ? N’hésitez pas à consulter un médecin sexologue directement sur Charles.co.