Déficit en testostérone : le rôle de cette hormone masculine pour la sexualité

Connaissez-vous l'hormone masculine ? L’andropause se caractérise par un déficit en testostérone et des symptômes qui peuvent toucher la vie sexuelle, le sommeil ou encore l'humeur. Mais quel est le rôle précis de la testostérone pour l’homme ? Cette hormone masculine a-t-elle d’autres fonctions ? Comment détecter un dérèglement hormonal ? On vous dit tout.

La testostérone est l’hormone sexuelle principale chez l’homme ! Comme le souligne Gilbert Bou Jaoudé, “sans elle, la vie sexuelle de l’homme ne serait pas possible, que ce soit sur le plan de la libido, des érections ou de l’éjaculation”. En effet, testostérone et érection, de même que testostérone et libido sont liées.

Ainsi, c'est la testostérone qui par exemple va permettre d'avoir le pénis en érection. C’est aussi elle qui va déterminer la différenciation entre les organes génitaux masculins ; elle permet également le développement et le maintien des fonctions sexuelles chez l'homme, ainsi que la reproduction. 

Mais ce n’est pas tout ! 

La testostérone a un effet direct sur le métabolisme des protéines, des acides gras ou encore des hydrates de carbone. Elle influence donc la masse musculaire, son maintien, ainsi que la répartition de la masse osseuse, des graisses et la sensibilité au glucose. Avec d’autres androgènes, elle influence également les fonctions cognitives et le comportement.

La testostérone est produite dans les testicules par les cellules de Leydig, elles-mêmes sous contrôle de l’hypothalamus et de l’hypophyse dans le cerveau. 

L'hypothalamus et l’hypophyse participent à la sécrétion de nombreuses hormones : le fait que l’hypothalamus sécrète la gonadolibérine (GnRH) déclenche chez l’hypophyse la sécrétion de LH et de FSH. La FSH est connue pour son rôle dans la spermatogenèse, tandis que la LH (localisée dans les cellules de leydig) stimule la production de testostérone.

Une fois dans le sérum (un liquide sanguin débarrassé de ses cellules et des protéines de coagulation), la testostérone se mélange à la SHBG (Sex hormone binding globuline) et à l'albumine (des protéines), produites par le foie. 

Il subsiste une partie de la testostérone non liée à ces molécules ; on parle de testostérone libre (1 ou 2 % de la testostérone totale). 

La testostérone biodisponible correspond à la testostérone liée à l’albumine en plus de la testostérone libre ; il s’agit de la somme de ces deux parties.

Au niveau des organes génitaux, de la prostate et des follicules pileux, la testostérone sera ensuite transformée en dihydrotestostérone, plus réceptive aux androgènes.

Enfin, le taux de testostérone fluctue durant la journée, avec un taux maximal le matin vers 7 heures. 

On parle souvent de l’andropause, mais un déficit en testostérone (hypogonadisme) peut avoir plusieurs autres causes :

• Le syndrome de Klinefelter. Il s’agit d’une anomalie génétique rare qui touche un homme sur 500 à 1000 naissances. Elle se caractérise par la présence anormale d’un chromosome sexuel X supplémentaire. Cela peut avoir pour effet de retarder la puberté et influence la taille du pénis et des testicules. Certains hommes découvrent par ailleurs ce syndrome, après avoir des difficultés liées à la fertilité masculine. On parle alors de d’hypogonadisme congénital.
• Un hypogonadisme acquis. Il s’agit d’un déficit de testostérone principalement lié à une cause périphérique (comme les testicules). Une radiothérapie ou une chimiothérapie au niveau des testicules peut par exemple induire un déficit en testostérone par toxicité des cellules testiculaires impliquées dans la production de testostérone.
• Un problème de production de FSH et de LH en lien avec la glande antéhypophysaire.
• Un adénome au niveau de l'hypophyse qui conduit à un dérèglement hormonal ; pour autant, la testostérone n’est pas impliquée, mais plusieurs autres hormones sexuelles le sont.
• Certains traitements médicamenteux ; notamment l’hormonothérapie du cancer de la prostate.
• Le vieillissement naturel peut causer une baisse de testostérone ; on parle communément d’andropause, même si les médecins préfèrent le terme de déficit androgénique lié à l’âge.

Pour en savoir plus sur le manque de testostérone et les options de traitement de l'andropause, consultez un médecin sur Charles.

Si cela intervient durant l'adolescence, les symptômes du manque de testostérone seront :

• une pilosité moins développée ;
• un pénis et des testicules plus petits ;
• la diminution de la masse musculaire ;
• pas de mue de la voix ;
• un retard de croissance.

À l’âge adulte, un manque de testostérone se caractérise par :

• un défaut de concentration et des troubles de l’humeur ;
• une diminution de l’endurance et de la force musculaire ;
• une prise de poids (gras corporel) ;
• des troubles sexuels : baisse de libido, dysfonction érectile, petite éjaculation, éjaculation faible…
• une diminution de la pilosité ;
• le développement des seins ;
• une fragilité des os (ostéoporose) ;
• des bouffées de chaleur.

Chez un homme en bonne santé, la production de testostérone est à son apogée à l’adolescence et chez l’homme jeune, puis elle diminue d’environ 1 % par an après l’âge de 30 ans. C'est à partir de 50 ans, qu'en général, les symptômes de l'andropause peuvent apparaitre.

En présence des symptômes cités plus haut, un examen médical est d’abord nécessaire. Un médecin pourra mettre en évidence des modifications de l’aspect général chez l’homme, comme :

• une diminution de la masse musculaire ; 
• une obésité abdominale ;
• la modification de la qualité de la peau ; 
• ou encore une augmentation du volume mammaire. 

Cet examen tiendra évidemment compte de l’âge du patient et un examen génital est aussi souvent réalisé (testicule, verge et prostate). 

Ensuite, il faudra réaliser une prise de sang afin d’analyser le dosage de la testostérone ; un bilan hormonal à plus large échelle permettra de mettre en évidence ou non un dérèglement hormonal.

Ce prélèvement est réalisé le matin, lorsque les taux de testostérone sont normalement les plus élevés chez l’homme. 

Il est possible d’agir naturellement afin de stimuler les sécrétions de testostérone. Les médecins recommandent donc premièrement d’avoir une pratique sportive ou physique régulière. 

En effet, faire du sport favorise les sécrétions de testostérone, et surtout, cela permet de diminuer les symptômes du manque de testostérone. En plus de ça, cela permet d’éviter l’excès de poids, notamment de graisse abdominale, qui a une fâcheuse tendance à détruire la testostérone. 

Nous savons aussi que la luminosité et l'ensoleillement ont un impact direct sur les sécrétions hormonales, dont la testostérone. Non seulement le soleil est bon pour les os et le moral en général, mais il a été démontré aussi que cela peut stimuler les sécrétions de testostérone.

Il ne faut pas hésiter non plus à s’éloigner des villes, des toxiques environnementaux ou des perturbateurs endocriniens, en profitant des forêts ou des bords de mer. 

Une bonne qualité de sommeil est également fondamentale : c’est lors du sommeil, et en particulier du sommeil paradoxal, qu'un certain nombre de régulations hormonales s’opèrent. Et par ailleurs, cela sera aussi bénéfique pour diminuer les sources de stress ou d’anxiété !

Et enfin, privilégiez une alimentation saine et équilibrée. Certains compléments alimentaires et certaines plantes sont même connues pour leur effet bénéfique sur les sécrétions de testostérone. Ces phytothérapies peuvent contenir plusieurs plantes et plusieurs produits en même temps, parmi les plus connus, le zinc, le kratom, l'ashwagandha ou le tribulus terrestris. Demandez conseil à votre médecin sexologue en ligne afin de choisir au mieux votre phytothérapie. 

Lorsque les solutions naturelles ne suffisent pas, le traitement d’un déficit en testostérone repose généralement sur l’administration de testostérone par voie intramusculaire, sous-cutanée ou encore par voie orale. On parle alors de traitement hormonal substitutif ou d'injections de testostérone. 

Le choix du traitement doit être considéré avec un médecin, notamment car le risque d’augmenter les chances de cancer de la prostate est encore incertain. 

Ce traitement apporte cependant de bons résultats, sur une courte durée, chez les hommes de plus de 65 ans. L’objectif est de retrouver un bon taux de testostérone, équivalent à celui de l’homme jeune (entre 4 et 7ng/mL).

Globalement, ce traitement permet d'augmenter la testostérone et d'améliorer tous les symptômes du déficit en testostérone, que ce soit les symptômes sexuels ou physiques. Si malgré tout, une meilleure érection ne survient pas, il est tout à fait envisageable d’avoir recours à un traitement de l'impuissance comme le Viagra ou le Cialis.

En conclusion, s’il est vrai que l’andropause peut marquer un déficit en testostérone, il s’agit d’un processus lent et progressif, qui commence naturellement dès l’âge de 30 ans. Et cela n’affecte pas tous les hommes de la même manière. Certains auront des symptômes de ce manque de testostérone alors que d’autres hommes, non. 

Il ne s’agit donc pas d’une ménopause à proprement parler, car l’homme ne stoppe jamais sa production de testostérone, contrairement à la femme qui voit un arrêt total de sa production d’œstrogènes. En réalité, comme nous l’avons vu plus haut, il est possible de favoriser nos sécrétions de testostérone et d’ainsi diminuer naturellement les symptômes d’un éventuel manque. L’hygiène de vie est donc indispensable, comme souvent.

Pour en savoir plus sur le manque de testostérone et les options de traitement, consultez un médecin sur Charles.